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Viol de la terre


Lorsqu’ils comprendront ce que la forêt peut réellement leur apporter… 

 En même pas une semaine, ils ont rasé le dernier pan de cette forêt. Ces arbres, ces sapins qui respiraient d’un seul coeur, d’un seul poumon étaient la maison de beaucoup. Les sentiers qui les traversaient permettaient d’épancher les larmes, de mettre du baume au coeur, de retrouver la joie, de se replonger en enfance. On y côtoyait une myriade d’animaux sauvages du plus petit au plus grand. 

Rien d’équivalent aux forets massives d’ailleurs. Non, ce petit bois, je me l’étais approprié et il me l’avait bien rendu, me dispensant d’un peu de sa magie à chacun de mes passages. 

Tous exterminés en quelques heures… 

La forêt est en deuil et moi aussi… 

Pour le moment, on coupe à tout va, partout et n’importe quoi : des noisetiers poussant aux chênes centenaires. On réduit des sapins majestueux en paillis. C’est l’abattoir. Il n’y a même plus de respect, plus de sueur, plus de souffrance dans la tâche devenue si peu ardue qu’elle en est dénuée de conscience. On viole la terre en la pénétrant avec des engins énormes et on la rase. On ose et se permet tout. 

Chaque fois, c’est un peu plus difficile à regarder, à subir. 

On ne peut même plus parler de surréalisme, c’est carrément de la folie. On rase des pans entiers de forêt pour replanter, pour mettre des éoliennes, pour créer des champs de panneaux photovoltaïques ou pire pour construire un énième pôle économique dont on n’a pas vraiment besoin, des logements qui n’ont aucune âme. 

Mon coeur est en berne 

Ma tristesse incommensurable 

Cette coupe, c’est la coupe de trop… 

Je ne peux que me rappeler de chaque être qui m’a accompagnée jusqu’ici. 

Alors, je leur rends un dernier hommage… 

Certains trouveront cela risible, qu’ils rigolent… 

Ce n’est pas seulement les forêts qui partent en fumée, c’est une part de nous-même également. 

Tristement vôtre, 

Clara J. 

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Série guérison - laisser la terre prendre soin de soi